Mayotte : lettre ouverte de FO à la ministre

Madame la ministre de l’Éducation nationale,

Chaque jour, les personnels de l’académie de Mayotte constatent les dégâts causés par le cyclone CHIDO, aggravés par les pillages et les fortes pluies dans leur établissement. Consternés, ils soulignent que le pillage et les dégâts causés par les fortes pluies auraient pu être évités si les mairies avaient assuré la sécurité et la mise hors d’eau des locaux : à Kawéni, une école maternelle a été brûlée. « Cela était prévisible », disent les personnels, dévastés. Les pillages continuent encore aujourd’hui…

Dans les autres établissements, des dégradations des locaux, le matériel pédagogique est abîmé, du matériel manque… Les enseignants n’ont pas eu le temps de ranger leur salle de classe le vendredi 13 décembre. Les personnels regrettent que la décision de fermeture des établissements n’ait pas été prise et communiquée plus tôt.

Aux abords et à l’intérieur des établissements, les déchets et les gravats ne sont toujours pas triés et relevés. Les mouches, les moustiques, les rats se reproduisent : les enseignants redoutent les maladies telles que le chikungunya, la dengue, le paludisme et la leptospirose.

Dans un contexte où la saison cyclonique n’est pas terminée, où le risque sismique est prégnant, les personnels redoutent les accidents aux abords et à l’intérieur des établissements. Un mur s’est effondré sur un enfant dans le village de Kawéni le 4 janvier.

La FNEC FP-FO demande le report de l’ouverture des établissements tant que les travaux indispensables n’auront pas été effectués, tant que les conditions d’hygiène et de sécurité n’auront pas été validées par un organisme compétent, à commencer par la formation spécialisée…

 

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Évaluation des établissements : c’est quoi ?

Le « conseil d’évaluation de l’école » (CEE), créé par la loi Blanquer dite « pour une école de la confiance » de 2019, est chargé « d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire ». « En toute indépendance » (sic), ce conseil, comprenant des économistes, des personnalités politiques ainsi que plusieurs anciens recteurs et des responsables du ministère, organise l’évaluation annuelle de 20 % des collèges et des lycées.

Chaque établissement serait évalué tous les 5 ans. Cette année encore, dans des centaines d’établissements, il passera au crible les fonctionnements, les résultats des élèves, les pratiques professionnelles des uns et des autres pour, selon le conseil lui-même, « enrichir le débat public sur l’éducation ».

Après le chaos de cette rentrée et les déclarations présidentielles à Marseille, le ministre installe la logique de l’audit permanent pour tous les personnels.

Pour le SNFOLC, c’est inacceptable !

 

Cette évaluation quinquennale comprend deux volets : l’auto-évaluation et l’évaluation externe.

Qu’est-ce que l’ « auto-évaluation » d’un établissement ?

Pour l’auto-évaluation, on demande la participation des enseignants mais aussi de tous les autres personnels, les personnels d’éducation, les administratifs ainsi que les personnels de direction et les personnels territoriaux, des parents et des élèves.

Pour inciter les personnels d’enseignement et d’éducation à participer à ces réunions et à cette évaluation, le ministère s’appuie sur la loi dite de « l’école de la confiance », sur la possibilité d’instaurer une deuxième journée de pré-rentrée et sur les 1 607 heures imposées par le décret Hamon du 20 août 2014 (pour rappel voici les votes sur ce décret au CTM Pour : CFDT, UNSA ; Contre : FO, CGT, SUD, FSU (1 voix) ; Abstentions : FSU (6 voix)

Le conseil d’évaluation de l’école (CEE) préconise « l’institution d’un comité de pilotage » au sein de l’établissement pour la partie « auto-évaluation ». Certains collègues sont mis en situation d’évaluer leurs collègues. C’est proposé par le Grenelle de J-M Blanquer qui voudrait rendre « mixtes » les missions des enseignants pour y intégrer la possibilité de missions de direction ou d’inspection. Dans la foulée, les projets d’établissements devraient être réécrits, pour y faire figurer des choix contraints par les DHG en matière d’offre d’enseignements. L’opération doit donc intégrer les personnels à des choix susceptibles de diminuer leurs heures d’enseignement, de les faire partir en complément de service, voire de supprimer leur poste.

C’est ni plus ni moins que le management à la France-Télécom, avec les conséquences que l’on connaît.

Qu’est-ce que l’évaluation « externe » ? 

Comme si ça ne suffisait pas, une évaluation externe est conduite par une délégation rectorale censée être « sans lien avec l’établissement » (sic) ainsi que par d’autres acteurs, dont le CEE demande que soit vérifiée l’absence de conflit d’intérêt… Des parents d’élèves ? Des politiques ? Des militants associatifs ? Le ministre franchit un pas de plus vers la fragmentation de l’École républicaine, la même pour tous. Pour l’instant, il semblerait que les rectorats choisissent, un chef d’établissement, un inspecteur et une personne administrative, par exemple de la DSDEN.

Selon les établissements, ces évaluateurs choisissent la manière d’auditionner : soit sous forme de réunions d’équipes disciplinaires, soit en réunissant les coordonnateurs de disciplines, soit en convoquant le comité de pilotage de l’autoévaluation. Ils peuvent aussi choisir de venir assister à un cours, au dispositif « devoirs faits », etc. Dans certains établissements, les enseignants sont exemptés de cours pour obliger leur participation à ces réunions.

Un management comme dans le privé ?

Cette évaluation cherche à rendre les personnels seuls responsables des résultats de leurs élèves et des problèmes rencontrés.

Début septembre, dans un établissement soumis à cette évaluation, une délégation de personnels mandatée par leur AG est venue demander au Chef d’établissement d’un collège les moyens de travailler (maintien d’une classe supprimée, affectation de remplaçants sur 5 postes manquants). Elle s’est vue opposer la réponse suivante :

« Il existe des dysfonctionnements dans l’établissement qu’il convient de solutionner comme […] la question des résultats au DNB qui appellent une remise en cause dans le cadre des moyens qui sont alloués à l’établissement pour son fonctionnement. C’est la raison pour laquelle le Rectorat procède à une auto-évaluation du collège, qui se terminera par la venue d’une délégation rectorale. ».

La logique poursuivie est limpide : aucune revendication des personnels n’est recevable, aucun moyen supplémentaire ne sera accordé, les personnels doivent revoir leurs méthodes de travail, le tout dans le cadre d’une DHG déjà contrainte. On dit au personnels que « les moyens c’est eux ! ». Des classes à 30 élèves, des AESH qui ont en charge jusqu’à 7 élèves dans la semaine parfois dans plusieurs établissements avec les PIAL, et même plusieurs élèves simultanément et sans matériel, des professeurs non remplacés, des compléments de service généralisés, des assistants d’éducation en sous-effectifs et sous tension permanente, des locaux vétustes ou sous dimensionnés… Combien d’établissements connaissent cette situation ?

Pour le ministre, ce n’est pas le problème, les personnels n’ont pas à revendiquer, ils doivent juste travailler davantage !

L’évaluation est-elle neutre et équitable ou participe-t-elle à la dégradation des conditions de travail des personnels?

Il n’y aucune équité dans la conduite de l’évaluation. Parfois, des questionnaires sont envoyés, parfois non. Souvent ils sont largement intrusifs avec des questionnements du type : « Je donne des devoirs à la maison », « tous mes élèves parviennent à tirer profit des activités proposées »,  « je ne peux pas prendre en compte de la diversité des élèves dans mes cours », « je consulte régulièrement ma messagerie ENT », « êtes-vous équipé d’un ordinateur et d’un accès internet ? » etc …

Les personnels, à juste titre, refusent d’avoir à justifier leur valeur professionnelle, comme ils refusent de devoir informer sur leur matériel personnel, et ce qu’ils font à leur domicile.

 

Parfois, il est demandé aux professeurs principaux d’organiser les réponses des élèves sur un temps de vie de classe dans la salle informatique. D’une part, cela ne figure pas dans les missions des professeurs principaux (circulaire de 2018) et d’autre part, il n’y a aucune garantie que les réponses des élèves ne soient ainsi pas influencées.

Pour le SNFOLC, la logique d’évaluation permanente doit cesser ! Les missions statutaires des personnels doivent être respectées et le ministre doit cesser toutes les suppressions de postes et de classe et rendre les 500 postes qu’il prévoit encore de supprimer pour 2022.

 

Pour information :

Lors du CSA FS ministériel (ancien CHSCT), le 23/11/23 la FNEC a proposé cet avis au vote :

 » La Formation Spécialisée du CSA ministériel se prononce pour l’arrêt des évaluations d’établissement. « 

VOTES = Contre SGEN – Abstention FSU/UNSA/SNALC/CGT – Pour FO/SUD

 

 

Si votre établissement est concerné par une évaluation,

contactez-nous pour envisager la meilleure stratégie à adopter.

NON au projet de loi immigration

Pour l’amélioration des droits
Pour le maintien des emplois et des structures d’accueils spécialisées

La FNAS FO, avec la confédération, dénonce depuis longtemps, les amalgames entre immigration, chômage et insécurité et les stigmatisations dangereuses, en termes de racisme et du rejet de l’autre qui en découlent.

 

Elle rejette toute idéologie visant à faire de l’étranger le bouc émissaire des difficultés économiques et sociales et dénonce l’instrumentalisation de la question migratoire.

Dans la continuité des lois mises en œuvre depuis plus de 40 ans, basé sur une stricte approche sécuritaire de l’asile au détriment de la pratique d’accueil, le projet de loi sur l’immigration contient de graves atteintes aux droits fondamentaux.

 

Il prépare le démantèlement des droits et va précariser davantage la situation de nombreux étrangers avec des conséquences désastreuses sur la santé, la dignité et l’intégration des personnes les plus vulnérables.

Le contenu de ce projet le prouve, car il prévoit :

Projet de loi immigration : nouveau recul des droits pour les travailleurs étrangers

Le projet de loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », actuellement débattu au Sénat est présenté par le Ministre de l’intérieur comme le plus « ferme de ces 30 dernières années ». C’est le 29ème texte sur ce sujet depuis 1980, le dernier datant de 2018. Il s’inscrit dans une logique de dégradation continue des droits des étrangers, en France, depuis le début des années 2000.

Basé sur une stricte approche sécuritaire de l’asile au détriment de la pratique d’accueil, il démantèle les droits et précarise davantage la situation de nombreux étrangers.

 

La Confédération dénonce depuis longtemps, les amalgames entre immigration, chômage et insécurité et les stigmatisations dangereuses, en termes de racisme et de rejet de l’autre qui en découlent.

Force Ouvrière rappelle son rejet de toute idéologie visant à faire de l’étranger le bouc émissaire des difficultés économiques et sociales et dénonce l’instrumentalisation de la question migratoire.

 

Hommage à Dominique Bernard

250 personnes étaient rassemblées à Rennes ce lundi 16 octobre pour rendre hommage à notre collègue Dominique Bernard.

Communiqué de la FNEC-FP FO 35 :

« Un homme est mort » disait Paul Eluard au sujet de Gabriel Péri en 1945.

Ce vendredi 13 octobre 2023, un homme est mort et il s’appelait Dominique Bernard. Il y a trois ans, jour pour jour, un homme déjà était mort et il s’appelait Samuel Paty. 

La suite ci-dessous :

Prise de parole de FO devant la DSDEN 35 le 16 octobre 2023 :