Nous réitérons notre demande de satisfaction des revendications des personnels de Mayotte : hausse du taux d’indexation des salaires pour compenser le coût de la vie, aide de 2000 € pour tous quel que soit l’indice, instauration de l’ASA dans l’ensemble du département, extension de la reconnaissance REP+ à toutes les écoles et tous les établissements du département, mais également que la rentrée scolaire ne soit pas décrétée tant que les conditions de sécurité ne seront pas réunies.
Dans son discours de politique générale le 14 janvier, le Premier ministre François Bayrou n’a annoncé ni l’abrogation de la réforme des retraites, ni sa suspension. Bien au contraire, il ne vise qu’à poursuivre les politiques d’austérité menées par les précédents gouvernements, et il annonce d’ores et déjà plus de 50 milliards d’économies sur nos salaires, nos services publics, notre Sécu et nos retraites. Et pour gagner du temps, dans un contexte d’extrême fragilité, il propose aux syndicats patronaux et de salariés l’organisation d’un « conclave » pour trouver « un accord d’équilibre » sur le financement des retraites à partir d’un état des lieux produit prochainement par la Cour des comptes.
Le conclave Bayrou-Macron est un piège tendu aux organisations syndicales, dans le but de les associer soit au maintien de la réforme actuelle, soit à l’instauration d’une réforme systémique, réforme universelle par points ou par capitalisation, que nous avons déjà rejetée et combattue en 2019. Ce n’est pas la place des syndicats de salariés, et en tout cas pas celle de Force Ouvrière, de participer à l’élaboration d’une réforme dont les contours ont d’ores et déjà été fixés par le Premier ministre et le Medef. Ce conclave est un enfumage.
Comme le ministre Attal avait sorti de son chapeau l’annulation de 2440 suppressions de postes d’enseignant sans que le PLF ne soit modifié, la ministre Borne voudrait que l’on applaudisse à l’annulation des 4 000 suppressions de postes d’enseignants. Comme l’an dernier, ces annonces viennent après la publication du nombre de postes aux concours qui ne seront pas augmentés. Comme l’an dernier, ce sont encore des postes supprimés dans le premier degré et, dans le second degré, encore des postes spoliés pour la réforme du « choc des savoirs » au détriment des disciplines. Comme l’an dernier, cela annonce encore une rentrée dégradée.
Comment se réjouir de la suppression de 470 postes dans le premier degré, alors que la situation dans les écoles explose ! Il faut des postes pour les remplaçants en nombre insuffisant (seuls 80 % des absences sont remplacées). Il faut des postes pour baisser les effectifs dans les classes dont plus d’un quart sont à plus de 25 élèves. Il faut des postes spécialisés pour prendre en charge les élèves à besoin particulier ; et au lieu de cela, la ministre poursuit l’acte 2 de l’Ecole inclusive, le démantèlement des établissements sociaux et médico-sociaux. Ce sont des centaines de fermetures de classes qui se profilent. Inacceptable !
Comment se réjouir de la création de seulement 324 postes dans le 2nd degré et 170 postes de CPE, quand 542 postes sont déjà fléchés pour poursuivre en 4ème et 3ème le « Choc des savoirs », réforme massivement rejetée par les personnels et les parents. Cela se mettrait en place collège par collège, dans un cadre totalement territorialisé… Impossible donc de réduire le nombre d’élèves par classe avec des classes à plus de 30 voire plus de 35 en lycée !
Et toujours aucune création de postes pour les personnels administratifs, infirmiers, médicaux, sociaux, et d’encadrement qui sont en nombre notoirement insuffisant !
La ministre Borne a aussi annoncé la création de 2 000 postes d’AESH, qui était déjà prévues par le gouvernement Barnier. Chacun sait qu’un poste d’AESH créé n’équivaut pas à un personnel recruté, faute de candidats tant les salaires sont bas et les conditions de travail dégradées. La récupération par l’Etat du temps méridien, annoncée comme la solution à tous les maux, a principalement réduit le temps d’accompagnement ou la pause repas des AESH sans toujours augmenter les salaires. Plus que jamais, la FNEC FP-FO revendique un statut de fonctionnaire de catégorie B avec un temps complet pour 24h d’accompagnement et l’abandon des PIAL et des PAS.
Comment se réjouir, alors que la ministre Élisabeth Borne a présenté, depuis vendredi, un amendement au sénat de 52 M€ d’économies d’économie budgétaire qui s’ajoutent aux 170 M€ votés avant la censure du gouvernement Barnier et aux 683 M€ ponctionnés sur le budget de l’EN en 2024, mais n’a pas présenté d’amendement pour le rétablissement des 4000 postes.
Devons-nous nous attendre à de nouvelles suppressions heures supplémentaires ponctuelles, l’amputation des frais de déplacement, la non-reconduction d’enseignants non titulaires ?
Nous demandons donc également des informations sur le BOP 214. Quel budget de fonctionnement pour l’année prochaine ? Dans le projet de budget, des économies substantielles étaient prévues sur le bâtiment. Qu’en est-il ? Les frais de déplacements seront-ils pris en charge, pour toutes les missions, jusqu’à la fin de l’année ? Qu’en est-il du budget du CNED, de CANOPE, de l’ONISEP ? Il est également question d’une deuxième journée de solidarité ou de la réduction des vacances d’été en 2026. Nous vous demandons à nouveau, qu’en est-il ?
Malgré la mobilisation au printemps dernier, et les retours alarmants des personnels, un projet de décret a été envoyé aux élus de la CSL pour les groupes de besoins en 6ème et 5ème sur l’ensemble du volume horaire. La FNEC FP-FO continue à s’y opposer et demande l’abrogation de l’ensemble de la réforme du « choc des savoirs ».
Madame la ministre a confirmé l’abandon des 2 jours de carence supplémentaires pour les fonctionnaires. Le sénat a voté 2 jours plus tard la baisse de l’indemnisation des congés maladie à 90%. Nous ne l’acceptons pas.
Concernant les autres contre-réformes, la ministre s’inscrit dans la continuité. Tout est maintenu : Parcoursup, « choc des savoirs », SNU, réforme de la voie professionnelle, acte 2 de l’Ecole inclusive avec déploiement des Pôle d’Appuis à la Scolarité qui aggravent la logique des PIAL (100 postes seraient prévus à cet effet) et externalisation des établissements sociaux et médico-sociaux (pour lesquels aucun poste n’est évidemment prévu alors qu’au moins 24 000 élèves sont en attente de place).
La FNEC FP-FO maintient toutes ses revendications : créations de tous les postes nécessaires ! Augmentation du point d’indice : 10% tout de suite ! Abandon des contre-réformes ! Non au « conclave » ! Abrogation de la réforme des retraites Macron-Borne ! Non au budget Bayrou qui prévoit 53 milliards d’économies !