Déclaration de la FNEC FP-FO au CSA-SD 35 du 31 janvier 2025

Monsieur le DASEN d’Ille-et-Vilaine,

Lors du CSA ministériel du 17 janvier, Elisabeth Borne se vantait d’annuler la suppression de 4 000 postes d’enseignants et même de créer 324 postes dans le second degré… Mais 542 postes sont fléchés pour « construire des dispositifs d’approfondissement ». Pour autant, le ministère n’a pas su donner de précisions sur la réalité de ces 542 postes prétendument soustraits pour les « élèves en très grande difficulté ». Ce qui est sûr, c’est que le nombre de postes aux concours de mathématiques et français n’est pas abondé suite à ces annonces. Que tous les postes aux concours ne seront pas pourvus (le ministère annonce un nombre globalement stable d’inscrits) et que des postes dans les autres disciplines seront supprimés. Les premières DHG communiquées le confirment.

Et quand bien même ces postes seraient proposés aux concours, ils ne trouveraient probablement pas preneurs. La raison à cet état de fait est simple : la paupérisation galopante du métier d’enseignant. Les professeurs subissent depuis 25 ans les revalorisations indigentes de la valeur de point d’indice, comparée à l’inflation. L’écart entre les deux, après une nouvelle annonce de gel du point d’indice pour 2025, atteint désormais 31,5% !

Heureusement, nos sénateurs ont du talent et ont trouvé comment solutionner la perte d’attractivité du métier d’enseignant : sur proposition du gouvernement, ils entendent baisser l’indemnisation des congés maladie à 90%. Cette disposition doit permettre de réaliser une coupe de 900 millions d’euros par an, selon un rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales.

Pour FO, il est inacceptable d’ajouter à la maladie la précarité financière !

 

La FNEC FP-FO réaffirme les revendications urgentes sur les salaires :
• revalorisation de la valeur du point d’indice : 10 % tout de suite sans contrepartie !
• rattrapage des pertes subies par rapport à l’inflation depuis 2000 (31,5%) ;
• abandon de tous les jours de carence, des journées de travail gratuit dit de « journée de solidarité » et de la baisse à 90% du traitement en cas d’arrêt maladie.

 

En Ille et Vilaine, la baisse des moyens correspond à l’équivalent de 38 retraits de postes dans le second degré (-27.5 en collège, – 22 en LGT et +11.5 en LP). Et ceci sans préjuger du budget qui sera réellement voté en février.

La FNEC FP-FO revendique l’annulation de toutes les suppressions de postes, la création de tous les postes nécessaires (administratifs, médecins, infirmiers, assistants sociaux, AESH, AED, remplaçants, enseignants spécialisés…) et de places en établissements sociaux et médico-sociaux à hauteur des besoins, ainsi qu’un statut et un vrai salaire pour les AESH et AED. Il faut l’arrêt de la mutualisation, qui se fait au détriment des élèves et des AESH, contraints de suivre 4 ou 5 élèves, si ce n’est plus, et qui peuvent être changés d’affectation en cours d’année.

Concernant les autres contre-réformes, la ministre s’inscrit dans la continuité. Tout est maintenu : Parcoursup, « choc des savoirs », SNU, réforme de la voie professionnelle, acte 2 de l’Ecole inclusive avec déploiement des Pôle d’Appuis à la Scolarité qui aggravent la logique des PIAL (100 postes seraient prévus à cet effet) et externalisation des établissements sociaux et médico-sociaux (pour lesquels aucun poste n’est évidemment prévu). La FNEC FP-FO exige le retrait de ces contre-réformes.

Par ailleurs, pour gagner l’abrogation de la réforme des retraites, le retrait du budget d’austérité et la satisfaction de toutes nos revendications à commencer par l’annulation des suppressions de postes et la création des postes nécessaires, la construction du rapport de force est à l’ordre du jour.

Un tel rapport de force ne peut se limiter à une journée d’action, aussi réussie soit-elle, mais nécessite de poser la question de l’action commune et de la grève pour gagner.

 

Enfin, la FNEC FP-FO tient à rappeler que cela fait 1000 jours aujourd’hui que Cécile Kohler, professeure de lettres, et Jacques Paris, ancien professeur de mathématiques sont détenus dans des conditions extrêmement difficiles dans les geôles iraniennes. Nous invitons ceux qui le peuvent à rejoindre les rassemblements pour soutenir leurs familles ce samedi 1er février à Rennes, 11h place de la République, Paris, Granville ou ailleurs en France.