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Précarité à tous les étages…
Ils sont les derniers membres d’une espèce en voie d’extinction au sein de l’Éducation Nationale et sont nommés MAGE pour Maîtres Auxiliaires Garantis d’Emploi. A titre d’exemple, ils ne sont plus que 80 pour toute la Bretagne (académie de Rennes) à la rentrée 2018.
Nous parlons d’eux au masculin parce qu’un mage est un homme mais les MAGE de l’Education nationale sont des femmes dans leur majorité bien sûr.
Quand ils ont commencé, il y a un quart de siècle pour certains, ils étaient Maîtres Auxiliaires (M.A.) et ils ont tout vécu pendant plusieurs années: payés «N + 2» (c’est-à-dire avec 2 mois de retard) sur des postes éloignés voire très éloignés de leur domicile et de leur famille, sur des ZEP qui sont devenues des REP, pour y effectuer des suppléances de courte durée ou pour les plus chanceux, affectés à l’année sur 2 voire 3 établissements pouvant mélanger collège, lycée et lycée pro sans bénéficier d’aucun frais de déplacement. Sans compter les interruptions de salaire pendant les vacances scolaires au prorata des jours travaillés avant ces dernières d’où l’obligation de pointer au chômage régulièrement. Une grande précarité donc.
La situation a quelque peu évolué depuis la note de service du ministre Allègre du 18/07/97. En effet, elle a instauré le réemploi automatique de tous les M.A. en poste au cours de l’année scolaire 95/96 ou 96/97 ; elle est reconduite tous les ans depuis cette date.
Employés à l’année scolaire pour remplacer des titulaires certifiés et agrégés ou sur des B.M.P. (Bloc de Moyens Provisoires) sur toute l’académie. Ils sont classés en trois catégories (M.A. 1, M.A. 2, M.A. 3) suivant leur diplôme, notés pédagogiquement et administrativement et rémunérés suivant leur échelon.
Depuis la note de service de 1997, presque aucun M.A. n’a été recruté et ceux qui l’ont été sont progressivement passés au statut de contractuel.
A travail identique, droits différents
Certes, ils n’ont pas passé les concours mais ils exercent exactement le même métier que n’importe quel enseignant titulaire avec les mêmes obligations en terme de préparation de cours, correction de copies, assistance aux réunions, correction d’examens, jury de délibération et de passage d’épreuves (BAC, Brevet des collèges)… Jouant les équilibristes entre les différentes réformes du collège, du lycée général ou professionnel, ils ont acquis une expérience et des compétences indéniables en développant une capacité d’adaptabilité à toute épreuve.
Par contre, ils n’ont pas les mêmes droits.
Comment expliquer qu’après plus de vingt ans de bons et loyaux services ils ne soient toujours pas titularisés? Tous les ans, mi-juillet, alors que le Rectorat est déjà fermé au public, ils découvriront anxieusement le courrier postal qui leur communiquera leur prochaine affectation, car bien évidemment ils ne sont toujours pas référencés dans la base de données gérée par I-Prof comme le sont leurs collègues titulaires. Une affectation qu’ils ne pourront pas contester sous peine de perdre leur garantie d’emploi. Une affectation pour laquelle ils ne pourront même pas avoir d’explications avant la fin août, quand le Rectorat ouvrira à nouveau ses portes au public…
Que dire de leur grille d’avancement ? L’injustice est flagrante par rapport aux contractuels dont les droits ont progressé ces dernières années sur le papier.
Prenons un exemple : un ancien M.A. 2 (bac+3 min.) de l’académie de Rennes devenu MAGE en 1995, arrivera à l’échelon 8, le dernier de sa carrière, au bout de 22 ans de bons et loyaux services. A l’échelon 7, il perçoit un traitement brut de 1949€. Un contractuel CDI cat. 1 (bac+3 min.) arrive à ce traitement au bout d’environ 10 ans seulement.
Si l’on fait le calcul sur un an, le MAGE perd 4.440 € brut par rapport au contractuel ! Alors, certes il est plus protégé en terme de garantie d’emploi que le contractuel (même en CDI) mais la différence salariale est énorme. De plus, l’échelon 8 étant son dernier échelon, le MAGE, ne pourra pas, comme le contractuel, continuer d’évoluer jusqu’à une inatteignable hors-classe à l’échelon 19.
Cette situation est inacceptable, il est temps que cela cesse ! Nous vous proposons de nous rencontrer au siège de Force Ouvrière 35 rue d’échange le mercredi 26 septembre à 15 h, si vous souhaitez y participer :