FO a quitté le conclave sur les retraites jeudi 27 février 2025

Le 20 février, les organisations syndicales ont reçu le rapport de la Cour des comptes sur les retraites.

Ce rapport confirme que la réforme des retraites de 2023 est injuste, brutale et injustifiée. 

 

Concernant la concertation sur les retraites, Force Ouvrière l’a dit depuis le début : « Ni le format, ni le périmètre, ni la méthode ne nous conviennent ! ».

Nous n’avons pas été entendus.

La revendication de Force Ouvrière est et reste l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, et le retour au départ à la retraite à 60 ans, sans décote, après 37,5 années de cotisation.

 

Avec le conclave, le risque est grand d’aboutir au maintien du statu quo, avec un âge légal qui resterait ancré sur les 64 ans.

Le projet de retraite universelle par points que nous rejetons toujours semble également revenir à l’occasion de cette grande mascarade.

Les syndicats n’ont rien à faire dans cette opération de dupes.

C’est pourquoi FO a quitté le conclave dès le 1er jour.

Force Ouvrière Ille et Vilaine appelle tous les salariés actifs ou retraités, du privé comme du public et la jeunesse à se préparer à la mobilisation dans l’unité, seule voie pour bloquer la régression sociale qui inexorablement entraine aussi la régression démocratique .

 

Ne touchez pas aux retraites des fonctionnaires !

Au mois de janvier, le Premier ministre s’en était pris au Code des pensions civiles et militaires en fabricant un prétendu déficit. La FGF-FO avait dénoncé par un communiqué du 27 janvier 2025 cet enfumage inacceptable.

Après avoir évincé le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), F. Bayrou a confié une mission flash à la Cour des comptes dont le rapport doit servir de base aux discussions du « conclave ». Ce rapport a été rendu public le 19 février 2025.

 

Cette fois, il n’est plus question de faire croire à un déficit pour les pensionnés de l’Etat. Mais l’objectif politique de s’attaquer aux retraites des fonctionnaires est toujours bien présent. En effet, dans ce rapport, c’est la CNRACL (Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales) qui devient la cible.

La Cour des comptes n’hésite pas à affirmer :

« A court terme, la CNRACL constitue donc l’un des principaux enjeux de rééquilibrage financier des régimes de retraites obligatoires ».

FO Fonction publique tient à rappeler que, pendant des décennies, la CNRACL a été la grande contributrice dans la solidarité inter-régimes, à hauteur de 100 milliards. Sans cela, leur pension était garantie jusqu’en 2050.

De plus, le développement inacceptable de l’emploi contractuel constitue un manque à gagner gigantesque pour les recettes de la caisse. C’est le développement de la précarité qui nuit aux personnels et déséquilibre la CNRACL !

Pour FO Fonction publique, les emplois permanents de la Fonction publique territoriale et la Fonction publique hospitalière doivent être occupés par des fonctionnaires !

 

FO Fonction publique dénonce la volonté gouvernementale de s’en prendre aux retraites des fonctionnaires en jetant le discrédit tour à tour sur le Code des pensions civiles et militaires puis sur la CNRACL. De plus, FO dénonce la remise en cause du paritarisme au sein du conseil d’administration de la CNRACL.

FO Fonction publique rappelle ses revendications :
• abrogation de la Loi sur les retraites ;
• maintien du Code des pensions civiles et militaires et de la CNRACL ;
• titularisation de tous les agents contractuels qui le souhaitent.

Retraites : un enfumage inacceptable !

Mardi 14 janvier 2025, le Premier ministre a affirmé devant les députés que les dépenses de retraite représentaient chaque année 380 milliards d’euros et que le système n’encaissait que 325 milliards de recettes.

Pour arriver à ces chiffres, François Bayrou a sorti du chapeau une caisse de retraite pour les fonctionnaires d’Etat qui n’existe pas. Non content de ce tour de passe-passe, il a également inventé des cotisations fictives de l’Etat employeur à hauteur de 28% pour se caler sur les cotisations patronales du privé.

La FGF-FO affirme que les pensions versées aux fonctionnaires de l’Etat retraités ne dépendent d’aucune caisse, mais des règles du Code des pensions civiles et militaires.

 

Présenter un déficit dans le financement des pensions civiles inscrites au grand livre de la dette publique n’a aucun sens et relève d’un enfumage inacceptable.

On apprend par la presse que le Premier ministre a demandé au Conseil d’Orientation des Retraites (COR) de valider ce déficit qui n’existe ni légalement ni matériellement.

 

Gilbert Cette, président du COR est amené à préciser que le COR « adopte les conventions et normes comptables retenues dans le cadre des lois de finances et de financement de la sécurité sociale », « dans un souci de clarté et de lisibilité ». (L’Opinion du 14 janvier 2025).

C’est ainsi que François Bayrou a évincé le COR en confiant à la Cour des comptes une mission flash qui servira de base aux discussions du « conclave ».

La FGF-FO dénonce et réfute le déficit fabriqué par le Premier ministre, pathétique tentative de justification d’une contreréforme des retraites inappropriée.

 

Dans ce contexte, la FGF-FO rappelle ses principales revendications :
• abrogation de la loi sur les retraites ;
• maintien du Code des pensions civiles et militaires ;
• suppression du mécanisme de décote/surcote.

 

Comme l’indique ce passage de la résolution du congrès de Nancy (2021) :

« Pour le congrès de la FGF-FO, le Code des pensions civiles et militaires est partie intégrante du statut des fonctionnaires dont le principe de carrière est le pilier. La pension doit, en conséquence, rester le prolongement du traitement d’activité ».

Elisabeth Borne n’a rien compris !

Le 6 janvier, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Bayrou, ultra-minoritaire et illégitime, a adressé ses vœux aux personnels.

 

Elle y déclare notamment :

« Ces derniers mois, nous avons aussi fait face à une instabilité politique. Elle a compromis l’adoption du budget de l’Etat, et donc de nos ministères, et freiné certaines réformes. Parmi elles, je sais que certaines n’ont pas été comprises. C’est pourquoi j’aurai à cœur de venir à votre rencontre, de vous écouter, et de poursuivre avec vous le dialogue. ».

Pour la ministre, le problème à l’Éducation nationale ne serait donc pas le manque de personnels comme conséquence des suppressions de postes, ce ne serait pas les classes surchargées, la dégradation continue des conditions de travail du fait du gel du point d’indice et de l’accumulation des mesures attaquant les statuts et missions des personnels

De même, la cause de « l’instabilité politique », ne résiderait pas dans le coup de force antidémocratique du président Macron qui, refusant d’admettre sa défaite aux élections de 2024, nomme au gouvernement des ministres rejetés par les urnes, mais dans le fait que les salariés ne comprendraient pas les réformes ?

Et pour remédier à cette incompréhension, la ministre prétend aujourd’hui « poursuivre (…) le dialogue » ? Mais de qui se moque-t-on ? 

 

Le dialogue ? Quel dialogue ? Celui par exemple proposé par le Premier ministre Bayrou, avec le soutien du MEDEF, sur la question des retraites ? Pour instrumentaliser les organisations syndicales dans l’unique but de poursuivre sa politique antisociale ? Et pourquoi pas au passage refourguer « la réforme par points » qui conduirait, après le recul à 64 ans, à réduire considérablement le niveau des pensions ?

N’en déplaise à madame Borne, les personnels, comme les 61 % qui souhaitent aujourd’hui la démission de Macron, ont très bien compris que les contre-réformes successives visent à démolir pierre par pierre la moindre conquête sociale (retraites, sécurité sociale, services publics…), afin d’imposer à tous la baisse du « coût du travail » au compte des agences de notation et des marchés financiers.

Ils ne veulent plus de ces passages en force permanents qui fracturent la société et provoquent le chaos.

Ils veulent la satisfaction de leurs revendications :
• Abrogation de la réforme des retraites Macron-Borne !
• Augmentation des salaires et du point d’indice : 10 % tout de suite !
• Retrait de toutes les mesures qui détruisent l’École publique, du « choc des savoirs » à la réforme Grandjean des lycées professionnels en passant par l’acte 2 de l’École inclusive, l’acte 2 de l’autonomie et la mise en déficit des universités !
• Annulation de toutes les suppressions de postes et créations de tous les postes nécessaires !

 

À l’heure où le gouvernement Bayrou – en sursis – annonce un budget d’austérité de 50 milliards d’euros, la FNEC FP-FO entend bien construire avec les personnels la grève jusqu’à satisfaction des revendications !