Cinq ans après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant d’histoire géographie, et deux ans après celui de Dominique Bernard, professeur de français, notre émotion reste intacte. Ces crimes abominables ont visé ce que représente l’Ecole de la République : le savoir, la liberté de conscience, la laïcité, et le rôle irremplaçable des enseignants dans la formation des citoyens libres et éclairés.
Ces deux enseignants ont payé de leur vie leur engagement pour ces valeurs fondamentales. lls incarnaient la mission première du service public d’éducation, telle que nous la défendons : instruire, émanciper, faire réfléchir.
Mais au-delà de l’émotion, nous devons rappeler les responsabilités. L’Etat, employeur des personnels de l’Education nationale, n’assume pas les siennes.
II laisse les personnels seuls face à des tâches de plus en plus lourdes, des injonctions contradictoires, un manque criant de moyens, et des menaces croissantes. Nous ne pouvons alors que penser à Mélanie Grapinet, assistante d’éducation, décédée le 10 juin 2025 après avoir été poignardée lors d’une fouille de sacs effectuée par les gendarmes aux abords de l’établissement.
La protection fonctionnelle, pourtant prévue par la loi, est trop souvent refusée ou retardée. Les conditions d’exercice du métier se dégradent, la hiérarchie administrative est parfois absente ou défaillante, et les personnels sont sommés d’affronter seuls des situations qui dépassent largement leurs missions.
Comme le rappelle la FNEC FP-FO d’llle-et-Vilaine, la sécurité, la protection et la reconnaissance des personnels ne peuvent être négociées: elles relèvent de la responsabilité pleine et entière de l’employeur public.
Nous exigeons :
• que toute atteinte à la sécurité d’un agent soit immédiatement prise en compte et traitée,
• que la protection fonctionnelle soit accordée systématiquement et sans délai,
• que les moyens humains et matériels soient garantis pour assurer les missions du service public d’éducation dans des conditions dignes et sûres,
• et que les personnels soient respectés et soutenus, non soupçonnés ou culpabilisés.
A travers cet hommage, nous affirmons notre fidélité aux valeurs de la République et notre détermination à défendre tous ceux qui la font vivre au quotidien, souvent dans l’ombre, au sein des écoles, collèges et lycées.
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. » disait Jean Jaurès.
En pensant à Samuel Paty et Dominique Bernard, nous rendons hommage à tous les enseignants et personnels de l’éducation qui poursuivent, avec dignité et engagement, la mission républicaines d’instruction et d’émancipation.
Nos pensées vont également à Mélanie Grapinet.
Notre tristesse est immense, mais notre détermination reste entière : Force Ouvrière continuera à se battre pour que plus jamais un personnel ne meure pour avoir fait son métier.
Communiqué de la FNEC FP FO 35, le 16.10.2025