Mardi 17 décembre dernier, au sortir du métro de Villejean à Rennes, des étudiants qui revenaient de la manifestation contre le projet de réforme des retraites, ont été molestés par les forces de l’ordre.
Un étudiant raconte : « Après la manifestation, la CDI (Compagnie Départementale d’Intervention) nous attendait à la sortie du métro en haut des marches. Ils sont descendus et nous ont plaqués contre le mur. Ils nous ont insultés, fouillés et palpés, les gars comme les filles. Ils ont pris nos affaires, nos sacs, nos clés, de l’argent. Ils ont mis nos affaires dans le camion. Ils nous ont dit que pour les récupérer, nous devrions aller au commissariat et présenter des justificatifs, des factures. »
Peu après, devant l’université Rennes 2, des étudiants faisaient face aux forces de l’ordre qui ne respectaient pas la franchise universitaire en entrant sur le site sans y avoir été autorisées. Les étudiants ont alors été rejoints par les participants à l’AG Education qui se tenait dans un des amphis de la faculté. Le Président de l’Université de Rennes 2 est intervenu et a obtenu le départ des policiers.
Le SNFOLC 35 condamne ces faits, ainsi que la répression et les tentatives d’intimidation que subissent les étudiants depuis le début du mouvement contre le projet de réforme Macron-Delevoye.
En France, l’usage de la force semble devenir monnaie courante, que ce soit dans les cortèges des manifestants, aux abords des lieux de défilé, mais également en périphérie (là où les manifestants sont attendus car rentrant chez eux, à l’exemple du métro Villejean à Rennes).
Le désormais fameux délit de participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations – créé en 2010 à l’initiative du député Christian Estrosi pour lutter contre ce qu’il appelait les « violences de groupe » – permet de punir la seule intention, sans qu’aucune violence ou dégradation matérielle ait même commencé : ce délit sert désormais aux parquets à embastiller de simples manifestants.
Le SNFOLC 35 revendique la liberté de pensée, la liberté d’expression et la liberté de manifestation : elles constituent des droits fondamentaux et inaliénables qui ne peuvent être piétinées.