Retraites : trouver le bon tempo !

C’est parti, le gouvernement squatte tous les médias pour y diffuser sa lénifiante musique d’ascenseur sur la réforme des retraites. Chacun a pu entendre la ritournelle : « 42 régimes différents, c’est compliqué, c’est lourd, c’est injuste… ». Chacun a pu écouter le tube de l’automne : «  La répartition, c’est has been, ! » et taper du pied sur le refrain «  La retraite par points, c’est la retraite de demain ! »

Sauf que…

Sauf que le duo de faussets Macron-Delevoye (bientôt repris à l’unisson par le chantre Laurent Berger) ne dit pas tout dans sa chansonnette. Il ne dit pas que la valeur de service du point peut varier en fonction de la situation macroéconomique (état de l’emploi, de la croissance, de la dépense publique et de l’espérance de vie), il ne dit pas non plus que la prise en compte des 6 derniers mois de la carrière des fonctionnaires, loin d’être un privilège, suffit à peine à assurer un taux de recouvrement comparable à celui d’un salarié du privé, toutes choses étant égales par ailleurs. Il ne dit pas davantage que l’hypocrite invention de l’âge pivot de 64 ans revient à rendre caduc l’âge de départ à 62 ans. Au bout du compte, la sourdine est mise sur la triste réalité : cette réforme est destinée à jouer en boucle la cacophonie du travail sans fin, la complainte du perdant-perdant…

Si nous ne formons pas l’orchestre seul à même de jouer la symphonie des acquis sociaux, il sera impossible de maintenir un lien social civilisateur, ce sera la société du chacun pour soi et contre tous, chacun jouant sa partition dans son coin. Nous devons répliquer dans l’unité la plus large, public, privé, avec toutes les organisations syndicales qui rejettent cette réforme, pas avec celle qui promeuvent un système par points. Et il faudra frapper fort, par la grève jusqu’à la victoire, au prix du blocage du pays, comme en 1995 !

De ce point de vue, le texte adopté par l’intersyndicale nationale FO,CGT, Solidaires, FSU, UNEF, UNL, MNL, reste timide : «  Elles (les organisations nommées) proposent de mettre en discussion la perspective d’une action de grève interprofessionnelle pouvant s’appuyer sur les appels lancés. » On ne peut pas se contenter dans de tels moments de jouer un ton en-dessous.

Certes, les appels à entrer en action le 5 décembre vont se multiplier dans les semaines qui viennent, mais n’est-ce pas ralentir le tempo d’une musique qui devrait se jouer tambour battant ?

 

Pour le SNFOLC35, la préparation de la grève devient le devoir impérieux de tous les salariés, résolument et sans attendre !

 

« Sur ce, débrouillons nos biceps et en avant la musique ! » (Les Pieds-Nickelés en Amérique, 1921-1927)

Didier Gaillard, secrétaire départemental.